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Good Dirty Sound (ép.3) : « On passera jamais sur TF1 »

Good Dirty Sound (ép.3) : « On passera jamais sur TF1 »

Dans les épisodes précédents, je vous ai présenté GDS comme un collectif d’insoumis prêts à partager leur musique au plus grand nombre mais pas à oublier leurs valeurs.

Les premiers sols que ces DJs ont fait trembler étaient ceux de squats du 93 puis du 92. L’ “En153Droit”, qui les a accueillis pendant 3 ans, a été fermé par les autorités. L’aventure s’est soldée par un procès.

Good Dirty Sound 2019
Good Dirty Sound 2019 par Mathias Filippini

Légaliser la piraterie ?

Aujourd’hui, ils continuent d’organiser des soirées clandestines mais ne peuvent conserver un endroit fixe, puisque ce sont des lieux abandonnés. Cela complique l’organisation et raréfie les opportunités. En effet, ils ne veulent pas reprendre le modèle du squat, car : 

“C’est une vie de pirate.”

Si les soirées clandestines leur donnent plus de liberté, les soirées en club leur offrent le confort de la certitude et les déchargent de l’organisation.

Nouveaux lieux, nouvelles règles

Tout avantage vient avec des inconvénients : les clubs ont des règles que le public de GDS n’a pas l’habitude de suivre. Pour l’anecdote, le Wanderlust a été obligé de faire circuler un avertissement pour réussir à contrôler la consommation de weed à ces soirées.

Oui, les clubs obéissent à d’autres systèmes d’autorité. Même les lois de la morale semblent parfois différer, si bien qu’on peut rapidement se retrouver dans un choc de valeurs lorsqu’on mélange la culture underground et la culture mainstream.

Pas besoin d’être de la Cosa Nostra pour avoir un code d’honneur. Pas besoin d’utiliser la violence, physique ou verbale, lorsque celui-ci est bafoué. C’est l’exemple que m’a donné GDS dans l’histoire qui suit.

« C’est trop cher »

Le média YARD, organisateur des éminentes soirées rap du même nom, avait convié GDS pour animer l’une d’entre elles. La collaboration s’est terminée par une mésentente. Je ne peux juger des torts & raisons de chacun car je n’ai qu’une version des faits. Je vous la raconte.

Sourire aux lèvres, ils discutent d’un nouveau concept de soirées concurrentielles à celles de YARD.

Le nom : « LYCTC ».

Des soirées hip-hop à leur sauce, où chacun vient comme il est, loin de la hype et des dress codes. En gros, il s’agit d’offrir au public rap des soirées libres et accessibles, parce que LYCTC :

« La YARD C’est Trop Cher ».

La logique nous dicte que c’est risqué de tenir tête à plus grand que soi. Mais l’Histoire, que ce soit celle de David, de Troie ou du Vietnam, nous apprend que c’est possible.

Fidèle, je suis resté fidèle…

Préférant rester pirates plutôt que de devenir moussaillons, ils décident de lancer cette fronde. Sachant qu’il y a un public pour YARD et un pour eux, ils sont parvenus à se défaire d’un désaccord dans un esprit de concurrence assumée.

“A une soirée hip hop, quand tu me recales parce que j’ai un jogging, c’est pas normal”.

Ce dernier épisode complète les deux premiers. GDS est un collectif d’insoumis qui est parvenu à augmenter son audience à tel point qu’ils ont changé les règles. Ils luttaient contre le manque d’authenticité des soirées en club et aujourd’hui, ces mêmes clubs font appel à eux car ils sont obligés de s’adapter.

Coûte que coûte, GDS porte ses valeurs comme un drapeau noir flottant bien haut sur le mât de leur navire. Ils en sont conscients, leur démarche n’est pas pour tout public ; mais de plus en plus y adhèrent.

“On ne passera pas sur TF1, ça c’est sûr.”

Dans le dernier épisode, on vous confiera leurs conseils.

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